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Ma vie en Pologne
19 octobre 2013

TREBLINKA I & II : Camp Pénitentiaire de Travail & d'Extermination

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TREBLINKA a fonctionné pendant seize mois, du 23 Juillet 1942 à Novembre 1943. En seize mois, 800 000 à 900 000 personnes ont été gazées. Essentiellement des Juifs de VARSOVIE et de sa région, mais également des Juifs de RADOM, de LUBLIN, de BIALYSTOK, et de l’Etranger : U.R.S.S., TCHÉCOSLOVAQUIE, ALLEMAGNE, AUTRICHE, FRANCE, BELGIQUEGRÈCE, YOUGOSLAVIE, BULGARIE ; et aussi des Tsiganes. Au début, du 23 Juillet à la mi-août, 5 000 à 7 000 déportés arrivaient chaque jour. Puis, il y en eut jusqu’à 10 000 à 12 000 par jour.

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À quatre kilomètres du tout petit village TREBLINKA, sur un site isolé, en pleine forêt, dans une région sableuse et marécageuse, existait déjà un Camp pour Polonais, qui fonctionna de l’Automne 1941 à Juillet 1944 (TREBLINKA I), sous les auspices du Responsable des S.S. et de la Police du District de VARSOVIE dépendant de l'Administration Générale, les Responsables S.S. et ceux de la Police. Le Camp fit également office de Camp de Formation au Travail pour les Polonais non Juifs qui avaient violé, aux yeux des Allemands, les règles de travail. Les Polonais et les Juifs, détenus dans des unités séparées du Camp de Travail, furent affectés au Travail Forcé. En moyenne, il y avait 1 000 - 2 000 victimes dans le Camp, qui ont tous souffert de la famine et de la terreur. Les prisonniers travaillaient non seulement dans la carrière de gravier et des ateliers de Camp, mais aussi dans la gare de MALKINIA. Ils étaient forcés de travailler plus de douze heures par jourCertains d'entre eux furent affectés aux travaux de poldérisation (conquête de terres sur la mer ou les zones humides par endiguement, remblaiement et assèchementdans la vallée de la rivière Bug. Environ 20 000 prisonniers sont passés par ce Camp. Près de la moitié d'entre eux sont mort et l'autre moitié ont été soit exécutés, soit transportés vers d'autres Camps. Lors de la liquidation, ceux restant dans le Camp ont été soit exécutés, soit libérés. Le Camp couvrait une superficie de 17 hectares.

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En voici la disposition :

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  1. Corps de garde
  2. Logement des Gardes Ukrainiens
  3. Logement des Gardes Ukrainiens
  4. Maison de tri
  5. Infirmerie
  6. Baraque pour les Femmes Juives
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  7. Baraque pour les Hommes Juifs
  8. Baraque pour les Hommes Juifs
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  9. Entrepôt

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  10. Baraque familiale pour Juifs
  11. Baraque pour les malades
  12. Baraque pour Femmes Juives
  13. Ateliers
  14. Baraque pour les Hommes Juifs
  15. Atelier de tailleurs
  16. Production d'usine et ateliers de réparations
  17. Ateliers
  18. Ateliers
  19. Cuisine

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  20. Cave pour pommes de terre et betteraves

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  21. Blanchisserie

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  22. Poteau de drapeau
  23. Siège Social

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  24. Logement pour le Commandant et les Allemands
  25. Entrepôt de vêtements
  26. Entrepôt alimentaire
  27. Fosse septique à multi-chambres située dans la section agricole du Camp20 - 30 Allemands vivaient. Ce système n'existait pas dans la section des Prisonniers du Camp)

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  28. Bâtiments agricoles (incluant une porcherie et un poulailler) 
  29. Grange 
  30. Garage
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  31. Boulangerie et Laiterie 
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  32. Écurie
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  33. Baraque pour Gardes Ukrainiens
  34. Baraque pour Gardes Ukrainiens
  35. Entrepôt
  36. Abri pour outils agricoles
  37. Garage pour chariots tirés par des chevaux
  38. Entrepôt
  39. Mess pour les S.S.

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  40. Bunker pour les punitions (ceux qui y étaient envoyés mourait souvent là)
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  41. Ferme pour élever des renards
  42. ToilettesP1110380
  43. Corps de garde
  44. Zone boisée

 

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À partir du Printemps 1942 fut construit, à trois kilomètres du premier, le Camp d’Extermination de TREBLINKA (TREBLINKA II). Le Camp avait la forme d'un trapèze de 395 mètres sur 600 mètres environ. Des branchages entrelacés dans la clôture de fils barbelés et des arbres autour du site permettaient de le camoufler et d'empêcher de le voir. Des miradors de 8 mètres de hauteur environ étaient placés le long de la clôture et aux quatre coins du Camp.Il était divisé en trois parties : la zone de réception, la zone de vie et la zone d'extermination. Dans la zone de vie, se trouvaient les logements du personnel Allemand et ceux des gardes, ainsi que les bureaux, une clinique, des magasins et des ateliers. Dans une section, se trouvaient les baraquements des prisonniers Juifs, sélectionnés parmi les nouveaux arrivants pour fournir la main-d'oeuvre nécessaire à la fonction du Camp.

La zone de vie des S.S.

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Cette porte symbolise l'Entrée du Camp.

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En voici la disposition :

  1. Corps de Garde
  2. Quartiers & Logement du Commandant
  3. Logement des Gardes Ukrainiens
  4. Zoo
  5. Bâtiment pour trier l'or et les objets précieux
  6. Coiffeur, Docteur et Dentiste pour S.S.
  7. Baraques pour les Employés de Maison
  8. Logement des S.S. et Dépôt d'Armes
  9. Entrepôt de Tissus 
  10. Boulangerie
  11. Baraques pour les Prisonniers "Homme"
  12. Écuries et Zone d'Elevage
  13. Toilettes
  14. Station de remplissage
  15. Garage
  16. Dépôt de charbon
  17. Baraque de déshabillage pour les Femmes et remise de leurs objets précieux
  18. Baraque de déshabillage pour les Hommes
  19. Entrepôt contenant les Biens triés des victimes (déguisé comme une gare)
  20. Baraques contenant les Biens triés des victimes
  21. Toilettes
  22. Site d'Exécution des personnes âgées et malades (déguisé comme un Hôpital)
  23. Fosse d'Enterrement pour ceux qui sont morts pendant le transport
  24. Nouvelles Chambres à Gaz
  25. Vieilles Chambres à Gaz
  26. Grilles de crémation
  27. Baraques pour les Prisonniers

Sur la ligne de chemin de fer VARSOVIE-BIALYSTOK, vers l’Est, se trouve MALKINIA. De là partait un embranchement qui conduisait à TREBLINKA, sur la ligne de SIELDCE, vers le Sud. La plupart des convois ont emprunté la ligne VARSOVIE-BIALYSTOK ; mais certains, notamment ceux du Sud-Est de la POLOGNE, et en particulier du district de GARWOLIN (donc ceux de ZELECHOW), sont venus par SIELDCE. Les trains de voyageurs continuaient de passer par la gare de TREBLINKA, mais ne s’y arrêtaient plus.

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Raul HILBERG (Historien et Politologue Juif Américain d'origine Autrichienne) souligne que "les opérations qui se déroulaient dans le calme, sans incidents ni obstacles, se voyaient souvent qualifiées de "reibungslos" (littéralement : sans friction)". Les chemins de fer fermèrent la gare de TREBLINKA au trafic normal de voyageurs pour permettre l’acheminement "reibunglos" de transports Juifs jusqu’au Camp, selon les termes d’une correspondance de la Division des trains spéciaux aux gares du tronçon SIELDCE-OSTROLEKA. Il y avait plusieurs voies de stationnement, où attendaient les trains de marchandises et même exceptionnellement quelques trains "normaux", essentiellement avec des Déportés venant d’EUROPE de l’OUEST. Les trains de Déportés, en général de 60 wagons, étaient fractionnés en trois avant d’être dirigés vers le Camp : les chambres à gaz ne pouvaient pas absorber tout un train en même temps. Si les trains de voyageurs ne s’arrêtaient plus à la gare de TREBLINKA, les paysans Polonais du Village pouvaient y circuler librement, même si les convois de Déportés étaient gardés par des S.S. et des Ukrainiens.

Un embranchement à voie unique partait de la station de TREBLINKA, et s’enfonçait dans le bois, vers le Camp. Ce Camp devait être maintenu secret : on dit que deux cheminots Allemands, jugés sûrs, devaient prendre les commandes du train à la gare de TREBLINKA ; mais des cheminots Polonais ont témoigné avoir mené les trains. Les conducteurs n’entraient pas dans le Camp : les wagons étaient poussés par la locomotive, de l’arrière. Les gardiens qui accompagnaient les convois devaient aussi rester à l’extérieur du Camp. Lorsque les wagons arrivaient, les S.S. et les Ukrainiens du Camp prenaient la relève des gardiens.

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À l’arrivée au Camp, une gare a été construite pour semer l’illusion : bâtiments, panneaux indicateurs, etc..., laissaient croire qu’il s’agissait d’une gare comme les autres, puisqu’on disait aux Juifs qu’ils allaient travailler à l’Est. Seule l’horloge était factice : elle indiquait toujours 18 heures. Dans le plan du Camp qu’il a dessiné, Samuel WILLENBERG (ancien prisonnier du Camp) indique l’emplacement d’une "longue baraque, avec une grande inscription - Obermajdan-". Sur le mur extérieur, une horloge cassée et sur la porte l’inscription "Caisse". Une porte fermée avec l’inscription "Vers la salle d’attente de première classe", une autre avec l’inscription "Vers la salle d’attente de deuxième classe" et une dernière avec l’inscription : "Vers la salle d’attente de troisième classe". La baraque servait en réalité d’entrepôt aux objets de valeur pris aux victimes.

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D’après des documents des procès d’Après-Guerre, un grand panneau annonçait en Polonais et en Allemand : "À l’attention des Juifs de Varsovie ! Vous êtes dans un camp de transit à partir duquel se fera le transport vers des camps de travail. Pour prévenir les épidémies, les vêtements et bagages doivent être désinfectés. L’or, l’argent, les devises et les bijoux doivent être déposés à la caisse contre un reçu. Ils seront rendus plus tard sur présentation du reçu. Pour l’hygiène, tous les arrivants doivent prendre un bain avant de poursuivre le voyage".

Les wagons qui entraient dans le Camp étaient directement conduits vers une rampe, puis vidés. Les morts étaient nombreux. Les hommes et les femmes étaient séparés et amenés vers les baraques de déshabillage. Puis ils étaient dirigés vers l’aire d’extermination, protégée et camouflée par de grands murs, des barbelés et des branchages.

Des femmes, dont certaines portent leurs enfants dans les bras, attendent nues avant d'entrer dans la chambre à gaz.

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Un boyau (Schlauch) étroit menait des baraques aux chambres à gaz. Il était enserré dans des barbelés et des branchages, changés régulièrement, de sorte que les Déportés ne puissent rien voir à l’extérieur. Tous les témoignages en racontent les cris, les chiens, les coups. Les Allemands appelaient ce chemin "le chemin du ciel (Himmelweg)". Les Détenus Juifs nommaient "Hevra Kaddisha" le Commando Juif qui devait aider les Allemands à conduire les arrivants aux chambres à gaz, en référence à la Confrérie chargée de la pratique religieuse de la préparation du corps du défunt pour l’inhumation.

Les femmes et les enfants étaient gazés en premier. Au début, trois chambres à gaz fonctionnaient au moteur diesel. Le monoxyde de carbone sortait des pommeaux de douche. Puis dix nouvelles, plus grandes, furent construites, en Septembre 1942 ; 4 000 personnes pouvaient être gazées en un quart d’heure, au lieu de 600 dans les anciennes.

Devant le nouveau bâtiment des chambres à gaz de TREBLINKA avait été accroché un rideau noir provenant d’une Synagogue, sur lequel était écrit en Hébreu : "C’est la porte par laquelle les Justes peuvent entrer". Une Etoile de David ornait le fronton de l’entrée.

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Dans les chambres à gaz, les adultes devaient avoir les bras levés pour prendre moins de place ; les enfants étaient mis au-dessus.

Derrière les chambres à gaz, les corps étaient jetés dans des fosses communes, que des excavateurs creusaient en permanence. C’était l’opération la plus longue. Les corps putréfiaient. Puis l’ordre vint de Heinrich Luitpold HIMMLER (*), au Printemps 1943, de les brûler. Un gigantesque four fut construit en plein air. Poutres et rails dessinaient une grille géante où les corps étaient mis avec du bois et de l’essence ; ils brûlaient jour et nuit. La fumée s’élevait haut dans le ciel. Les excavatrices et des Détenus ont sorti les corps décomposés, jetés initialement dans les fosses communes, pour les brûler. Les cendres étaient dispersées sur deux aires, sur les côtés ; puis, devant l’ampleur, jetées dans les fosses vidées des cadavres, et recouvertes de terre.

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Fosse commune où étaient mis les corps au cours des exterminations de 1942. Elles ont été ouvertes au début de 1943, pour faire brûler les corps.do_18602_small

Excavatrice utilisée pour sortir les corps de la fosse commune afin de les brûler au début de 1943.

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Ceux qui ont participé à ce travail racontent que ces fours faisaient penser à de gigantesques volcans : une chaleur effrayante brûlait le visage de ceux qui travaillaient là, la flamme jaillissait à une hauteur de huit à dix mètres, les colonnes d'une épaisse fumée noire montaient jusqu'au ciel et stagnaient en l'air en un lourd rideau immobile. La nuit, les habitants des villages environnants pouvaient voir les flammes à trente ou quarante kilomètres de distance ; elle s'élevait au-dessus des forêts de sapins.

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Voici la matérialisation de ce que les S.S. appelaient le "Grill", c'est-à-dire le lieu où étaient brûlés les corps des victimes.

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(*) Heinrich Luitpold HIMMLER (07/10/1900 à MUNICH - 23/05/1945 à LUNEBOURG) fut l'un des plus hauts Dignitaires du Troisième Reich. Il était le Maître absolu des S.S. (Reichsführer-SS), Chef de la Police Allemande (Chef der Deutschen Polizei), dont la Gestapo et à partir de 1943, Ministre de l'Intérieur du Reich, Commandant en Chef de l'Armée de Réserve de la Wehrmacht (Befehlshaber des Ersatzheeres der Deutschen Wehrmacht). Criminel de Guerre, il est considéré comme le Jahrhundertmörder (Meurtrier du Siècle) par certains Auteurs Allemands.

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Il s'est suicidé le 23 Mai 1945 pour échapper à tout jugement ultérieurHIMMLER porta la responsabilité la plus lourde dans la liquidation de l'opposition en ALLEMAGNE nazie et dans le régime de terreur qui régna dans les Pays occupés. Les Camps de Concentration et les Camps d'Extermination dépendaient directement de son autorité, et il mit en œuvre la Shoah). 

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À la descente du train, les vieux et les malades, qui ne pouvaient pas être envoyés vers les chambres à gaz, étaient conduits à l’Hôpital (Lazarett), surmonté d’une croix rouge, mis sur un banc au fond du bâtiment et fusillés. Ils tombaient directement dans la fosse commune.

Pendant ce temps, les wagons qui avaient amené les Déportés étaient nettoyés et repartaient à vide. La "Reichsbahn" – les chemins de fer allemands – planifiait consciencieusement les ordres de route pour ces "trains spéciaux" ; elle était payée par la Gestapo pour ce service, au prix du kilomètre ; le retour à vide était gratuit, seul l’aller simple était facturé, demi-tarif pour les moins de dix ans et gratuit pour les moins de quatre ans. Il y eut même des tarifs de groupe négociés par la Gestapo.

Les soldats Allemands (25 à 30) habitaient dans le Camp. Les gardes Ukrainiens (une centaine) habitaient à PONIATOWO, un petit village.

Les premiers Déportés à TREBLINKA, le 23 Juillet 1942, ont été ceux du Ghetto de VARSOVIE, dont la première grande vague de déportations eut lieu pendant l’Eté. Puis vinrent les petites Communautés du Sud de VARSOVIE, puis celles du Sud-Est, et celles du Nord. Puis des convois des Ghettos des Districts de RADOM, quelques uns de LUBLIN, et ceux de la région de BIALYSTOK. A la fin de 1942, comme l’avait demandé HIMMLER, la majorité des Juifs du Gouvernement Général avait été exterminée.

Les Juifs créèrent un Groupe de Résistance à TREBLINKA au début de l'année 1943. Alors que les opérations dans le Camp approchaient de la fin, les prisonniers craignaient d'être tués et que le Camp fût démantelé. A la fin du Printemps et de l'Eté 1943, les Responsables de la Résistance lancèrent la révolte. Le 12 Août 1943, les prisonniers s'emparèrent discrètement d'armes dans l'Armurerie du Camp, mais furent découverts avant même de pouvoir prendre le contrôle du Camp. Des centaines de prisonniers se précipitèrent vers la porte principale pour tenter de fuir. Nombreux furent mitraillés. Plus de 300 parvinrent à s'échapper, mais deux tiers d'entre eux furent repris et fusillés par les S.S. et la Police Allemande et les Unités Militaires. A l'Automne 1943, sur l'ordre de LUBLIN, les S.S. et la Police Allemande ordonnèrent aux prisonniers survivants de démanteler le Camp sous leur supervision. Une fois le Camp démantelé, les S.S. et la Police Allemande fusillèrent les survivants.

De Juillet 1942 à Novembre 1943, les Allemands tuèrent entre 870 000 et 925 000 Juifs dans le Camp. TREBLINKA I, le Camp de Travail Forcé, continua de fonctionner jusqu'à la fin de Juillet 1944. Pendant le fonctionnement du Centre d'Extermination, des Juifs furent sélectionnés parmi les nouveaux arrivants Juifs et transférés vers TREBLINKA I. Les Juifs jugés trop faibles pour travailler à TREBLINKA I étaient régulièrement envoyés à TREBLINKA II et tués. A la fin du mois de Juillet 1944, alors que les Troupes Soviétiques approchaient de la zone, les Responsables du Camp et les Gardes formés à TRAWNIKI fusillèrent les prisonniers Juifs restants (entre 300 et 700) et se hâtèrent de démanteler le Camp et de l'évacuer. Les Troupes Soviétiques envahirent le Camp de Travail et le Centre d'Extermination au cours de la dernière semaine du mois de Juillet 1944.

 


 

Le Mémorial aujourd'hui est constitué d'abord de ce grand Monument en pierre évoquant une pierre tombale. à l'emplacement des chambres à gaz. Il a été conçu par Franciszek DUSZENKO et Adam HAUPT.

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Le Mémorial est en fait un immense champ circulaire de pierres de tailles inégales et de diverses couleurs qui en compte 17 000 exactement ; 17 000, c’était le nombre de Juifs exterminés en un jour dans ce Camp. Chaque pierre représente donc un Juif.

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Juste avant ce champ se trouve une centaine de pierres où sont gravés les noms des Pays ou Villes d’où les Déportés provenaient.

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Ce Mémorial est comparé à un Cimetière symbolique. La pierre a été choisie en symbole d’Eternité. TREBLINKA est un endroit qui oblige à la réflexion et à la méditation.

 


 

Des tombes et un Monument rappellent la mémoire des prisonniers qui furent enterrés en ce lieu. Il s'agissait dans un premier temps de ceux qui travaillaient à TREBLINKA 1 et sont morts d'épuisement, de mauvais traitements ou abattus sous divers prétextes. Plus tard, l'endroit est également devenu site d'exécution. Se sont alors ajoutés les corps de prisonniers amenés de diverses prisons de la Gestapo  qui furent abattus sur place.

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Tombe symbolique de Hania ZALESKA de 14 ans. 

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LE DERNIER VOYAGE DE JANUSZ KORCZAK ET LES ENFANTS

La dernière photo de Janusz KORCZAK, prise dans le Ghetto de VARSOVIE, le 20 Septembre 1940.

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Le 6 Août 1942, J. KORCZAKWILCZYŃSKA, leurs Collègues de travail, et deux cents enfants ont été raflés et emmenés à UMSCHLAGPLATZ. Ils ont été tous déportés dans des wagons à bestiaux bondés, les fenêtres couvertes de barbelés, au Camp d'Extermination de TREBLINKA. 

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Parmi les 17 000 pierres tombales sur le site du Cimetière symbolique, il n'y en a qu'une seule nominative, on peut lire "Janusz KORCZAK  (Henryk GOLDSZMIT) ET LES ENFANTS". Éducateur et Médecin, J. KORCZAK est devenu l'incarnation de la mort du martyre des Déportés qui ont été assassinés à TREBLINKA. Jusqu'à la fin de sa vieJ. KORCZAK est resté engagé à ses enfants et à sa vocation.

Janusz KORCZAK (22/07/1878 ou 1879 - 06/08/1942), de son vrai nom Henryk GOLDSZMIT, est un Médecin-Pédiatre et Ecrivain Polonais. Avant la Seconde Guerre Mondiale, il est une des figures de la pédagogie de l'enfance les plus réputées. Il laisse son nom à la postérité pour avoir choisi délibérément d'être déporté vers TREBLINKA avec les enfants Juifs du Ghetto de VARSOVIE dont il s'occupait dans un Orphelinat.

 

BIOGRAPHIE

Né d'une famille Juive ; sa mère, Cecylia GLĘBICKA, était une Membre de la Communauté Juive de KALISZ, son père, Józef GOLDSZMIT, Avocat, était un Partisan du Mouvement Progressiste Juif Haskala. Lors de sa naissance, sa famille ne prit pas soin de l'inscrire au registre des naissances, d'où la difficulté ultérieure de déterminer son année de naissance (1878 ou 1879).

La famille GOLDSZMIT a vécu dans différents endroits de VARSOVIE, il y fit ses Etudes également. L'école, comme toutes celles de la partie de la POLOGNE occupée par la RUSSIE, était faite en Russe, jusqu'aux cours de Polonais et de Religion. A l'âge de 13 ans, Janusz KORCZAK se plonge dans la lecture pour oublier ses angoisses du a l'internement de son père.

Quand il avait 14 ans sa grand-mère mourut, elle était la seule a le soutenir dans son rêve de changer le Monde pour les enfants. Son père mourut en 1896 en se sucidant, laissant sa famille sans ressources et dans l'obligation d'abandonner l'appartement spacieux où ils vivaient. Après la mort de son père, vers 17-18 ans, les conditions de vie se dégradèrent significativement et il dut se mettre à travailler en donnant des cours particuliers pour soutenir sa mère, sa sœur.

En 1898, il entreprit des études de Médecine à l'Unicersité de VARSOVIE. Cette même année, il prit le pseudonyme de Janusz KORCZAK dans un concours littéraire d'Ignacy Jan PADEREWSKI. En 1899, KORCZAK partit en SUISSE, afin de se familiariser avec la Pédagogie de Johann Heinrich  PESTALOZZI. Visitant le pays, il s'intéressa beaucoup aux Ecoles, Hôpitaux pour enfants, ainsi que les Salles Gratuites de Lecture pour les enfants. Le 17 Mars 1905, il obtint son Diplôme de Médecin à la fin de ses cinq années d'études. Pendant la Guerre Russo-Japonaise de 1905, il fut Médecin Militaire. Entre 1903 et 1912, il travailla comme Pédiatre à l’Hôpital pour enfants BERSON & Bauman

En 1907, il partit pour BERLIN, pour parfaire ses études de Médecine. Il allait à des Conférences (pour lesquelles il devait payer lui-même) et travailla dans une Clinique pour enfants, il visita aussi différentes Institutions d'Enseignements. De 1911 à 1912, il devint le Directeur de DOM SIEROT, l'Orphelinat qu'il créa pour les enfants Juifs de VARSOVIE. Il y forma une forme de "République" des Enfants avec son propre Parlement, Tribunal et Journal et réduisit en conséquence ses activités de Médecin. En 1911, il prit la décision de ne pas fonder de famille.

Entre 1914 et 1918, il fut le plus jeune Lieutenant à la tête d'un Hôpital Militaire sur le front Ukrainien. Il travailla quelque temps à KIEV dans la Maison pour Adolescents Polonais. En 1918, il revint à VARSOVIE et travailla à l'Hôpital Epidémiologique de LÓDZ puis à KAMION près de VARSOVIE. En 1920, avec le Grade de Major, il participe à la Guerre Russo-Polonaise comme Médecin Militaire de nouveau mais est envoyé à VARSOVIE. Il contracta le typhus.

 

LE GHETTO DE VARSOVIE

Dans le Ghetto, il portait son uniforme Polonais et refusait de porter l'Etoile de David car il considérait que cela désacralisait le symbole. Dans les trois derniers mois de sa vie, à partir de Mai 1942, il travailla sur un Mémoire (publié à VARSOVIE en 1958) du Ghetto de VARSOVIE. Sur les deux dernières années de sa vie, il s'occupa presque exclusivement des enfants de son Orphelinat. Il se demandait en même temps s'il ne devait pas se suicider et euthanasier les nouveau-nés et personnes âgées du Ghetto. Dans le même temps, Igor NEWERLY (Ecrivain et Pédagogue Polonais) essaya d'obtenir des papiers à KORCZAK, mais ce dernier refusa (ce qu'il fit à plusieurs reprises lorsque des occasions de s'échapper seul du Ghetto se présentèrent). Il écrivit dans son Mémoire pour la dernière fois le 5, à propos de plantes et d'un Soldat Allemand posté près du mur du Ghetto.

 

LA DERNIÈRE MARCHE

Il disparut en même temps que ses enfants du Ghetto en 1942, le 5 ou 6 Août, décidant de lui-même et insistant même pour pouvoir accompagner ses enfants sur leur route vers les chambres à gaz de TREBLINKA.

Au petit matin du 5 ou 6 Août 1942, des Soldats S.S., Ukrainiens et Lettons encerclèrent le Petit GhettoKORCZAK menait les enfants, sans chapeau, dans des bottes militaires, tenant deux enfants par la main. Il y avait dans le cortège 192 enfants et près de 10 de leurs Soignants. Les enfants marchaient quatre par quatre dans leurs plus beaux habits, portant le drapeaudu Roi Mathias 1er (Roman tragique de Janusz KORCZAK : Il met en scène l'histoire d'un Prince qui, à la mort de son Père, devient Roi à 10 ans. Il nous donne une réflexion sur la philosophie et la monarchie). Ce même jour, l'Armée Nazie déporta d'UMSCHLAPLATZ (Est le nom de la Place du Ghetto de VARSOVIE d'où partaient les convois de déportation des Juifs, en 1942 et 1943 pendant l'Occupation Allemande. Le nom signifie en Français "Place de transbordement"), 4 000 enfants des Orphelinats et leurs Aides

 

«... Il est, mais un soleil qui brille sur nous, une tempête de grêle qui détruit nos récoltes, et une terre qui recouvre les os de nos ancêtres». 

J. KORCZAK - 1910

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Voici les sites qui m'ont permis d'écrire cet article :

 

http://www.sonderkommando.info/index.php/themes-lies/lieux/circuit-en-pologne

http://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=1&hl=fr&prev=/search%3Fq%3Dhania%2Bzaleska%26biw%3D1439%26bih%3D690&rurl=translate.google.fr&sl=pl&u=http://www.treblinka.bho.pl/index.php%3Foption%3Dcom_content%26task%3Dview%26id%3D26%26Itemid%3D63&usg=ALkJrhijtCs7O-csmS3-w7uxvIoqhZHEUQ

http://translate.googleusercontent.com/translate_c?depth=1&hl=fr&prev=/search%3Fq%3Dhistoire%2Bhania%2Bzaleska%2Btreblinka%26biw%3D1439%26bih%3D690&rurl=translate.google.fr&sl=en&u=http://www.treblinka.bho.pl/index.php%3Foption%3Dcom_content%26task%3Dview%26id%3D265%26Itemid%3D1&usg=ALkJrhgF5dyhTDosRXPuDk3TOERHzkqEDg

http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=122

http://www.jewishgen.org/forgottenCamps/Camps/TreblinkaFr.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Treblinka

http://jssnews.com/2010/11/01/les-deux-derniers-survivants-de-treblinka/

http://memorial-wlc.recette.lbn.fr/article.php?lang=fr&ModuleId=50 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Janusz_Korczak 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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